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Quand la renaissance africaine? Le questionnement de Cheikh Anta Diop encore actuel

19 Apr 2025

Obenga réagi à 89 ans

L’intégration n’est pas un choix, mais l’unique voie

L’intégration n’est pas un choix, mais l’unique voie


Àquand la renaissance

africaine ?”. Ce ques-

tionnement formulé par

Cheikh Anta Diop, alors qu'il était

étudiant à Paris, reste plus que

jamais d'actualité aujourd'hui, selon

l'historien, égyptologue et linguiste

Théophile Obenga.


Á l’occasion de la célébration des 15 ans du monument de la Renais- 

sance africaine et de la Journée de la

renaissance africaine, le premier dis-

ciple de Cheikh Anta a déclaré : “Ce

questionnement de Cheikh Anta

Diop, en France, lorsqu’il avait 24

ans et était arrivé en France à peine

deux ans auparavant, est encore le

nôtre aujourd'hui.”

Âgé de 89 ans, Théophile Obenga

intervenait en ligne au panel “Afrique

dans le monde” organisé parle monu-

ment de la Renaissance africaine. “Il

faut que la jeunesse africaine accède

à toutes les documentations, à tous les

savoirs contemporains, jusqu'à l'intel-

ligence artificielle. Il faut organiser

ainsi la renaissance africaine”, a-t-il

dit.

Poursuivant, il souligne que les

Africains ont des sols et sous-sols

qu'il faut connaître et dont il faut

bénéficier. “Les terres riches vont

permettre l'agriculture, d'autres vien-

dront les exploiter eux-mêmes. Vous

allez donner de l'uranium et d'autres

ressources aux autres, vous n'en

aurez rien...”, a-t-il regretté, soute-

nant que l’éducation, la culture,

l’histoire et l'enseignement sont

capitaux.

“Il nous faut reconquérir

notre souveraineté narrative”



Pour sa part, le secrétaire d’État à

la Culture, aux Industries créatives et

au Patrimoine historique, Bakary

Sarr, note que l'Afrique a une parole

à porter, en ces périodes où le monde

est secoué par des crises multiples et

multiformes : climatiques, géopoli-

tiques, sanitaires et identitaires. “Il

nous faut d’abord reconquérir notre

souveraineté narrative. Comme l’a si

bien enseigné le professeur Cheikh

Anta Diop, il n’y a pas de renaissance

sans conscience historique”, a-t-il

soutenu.


“Sans une réappropriation

fière de nos langues, de nos cultures

et de ces savoirs endogènes que des

intellectuels comme vous tous réunis

ici, comme le professeur Théophile

Obenga depuis Paris - on lui souhaite

une longue vie - ont consacré leur vie

et leurs carrières à réhabiliter, avec

courage et courtoisie, compétence et

élégance intellectuelle”, a-t-il ajouté,

ravi d’annoncer le lancement du

cycle des grandes conférences du

monument de la Renaissance sur la

renaissance africaine.



“De son côté, 

l’administrateur général du monu-

ment de la Renaissance africaine. 


La

renaissance africaine est, pour Bira-

me Mbarou Diouf, une exigence his-

torique, une posture éthique, une

responsabilité intellectuelle, indivi-

duelle et collective. 

“Elle est cette

dynamique par laquelle nous interro-

geons nos héritages, confrontons nos

trajectoires et projetons nos sociétés

vers des horizons nouveaux. C'est

également un acte de foi en notre

capacité collective à créer, à innover,

à nous réapproprier nos récits, nos

langues, nos savoirs et nos symboles

pour la reconquête d'un espace men-

tal longtemps confisqué”, a indiqué

l’administrateur du monument de la

Renaissance africaine.


www.enqueteplus.com numéro 4113 • mercredi 30 avril & jeudi 1e


Notre commentaire:

Quand deux conditions sine qua non seront remplies, alors seulement l’Afrique aura des chances de réaliser son plein développement : 

-l’intégration politique  qui n’a même pas encore fait écho aux premiers balbutiements de l’OUA en 1963/ soit 62 ans de retard,

-l’intégration militaire qui mettra le continent à l’abri des soubresauts dus aux nombreux mercenaires qui, du Soudan à la RDC, en passant par la Libye, continuent d’obérer tous les efforts de développement par le biais des pays pivots.

l’intégration culturelle pourra alors jouer son plein rôle de « socle de l’unité », « levain de la transformation sociale » et «  ferment du rayonnement international » d’une Afrique réellement partie prenante au concert des nations.

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